L’économie sociale en 2016-2020 se porte bien : c’est ce que montre le dernier état des lieux statistique du secteur publié par l’Observatoire de l’économie sociale. Zoom sur les grandes tendances observées.

Une économie en croissance continue 

En 2020, l’économie sociale représentait pas moins de 12,3% des emplois en Wallonie et à Bruxelles. En données brutes, cela représente 243.000 emplois au sein de plus de 11.000 entreprises, soit environ un emploi sur huit en Wallonie et à Bruxelles.

Sur les quatre années rapportées dans l’état des lieux, on observe une croissance continue du secteur, ce qui contraste avec la stagnation de l’économie privée sur la même période. On constate en effet une création nette d’emploi dans l’économie sociale à hauteur de 14.700 emplois, soit 6% de croissance en quatre ans. En termes de nombreuses structures d’économie sociale (qui relèvent de diverses natures juridiques : associations, sociétés à finalité sociale, fondations, coopératives, …), cette croissance s’incarne dans une progression de 23% en quatre ans.

Et la crise sanitaire ? 

Le regard statistique de l’Observatoire montre une résilience plus grande de l’économie sociale, avec le maintien d’une légère croissance en 2020 – au moment où l’économie classique était en récession – imputable principalement aux secteurs de la « santé humaine et action sociale », de l’« enseignement et formation (hors enseignement obligatoire) » tandis que les secteurs des « activités de services administratifs et de soutien » et les « arts, spectacles et activités récréatives » perdaient 2 à 3% d’emplois, alors qu’ils progressaient avant la crise.

Parmi les facteurs explicatifs de ces bons résultats de l’économie sociale, l’Observatoire de l’économie sociale rappelle que “les mécanismes de fonctionnement de toute entreprise d’économie sociale induisent, de facto, un cadre favorable au maintien de l’emploi. L’intérêt général prime ici sur la recherche de profit, le pouvoir de décision est dissocié du nombre de parts détenues dans le capital, et les bénéfices sont réinjectés dans l’activité, pour un plus grand impact social. Des principes qui favorisent une gestion raisonnée, reposant sur le long terme, et au service du plus grand nombre”.

Par ailleurs, le monde de l’économie sociale est riche en innovations dans différents champs répondant aux besoins directs des personnes et des collectivités, comme les circuits courts en alimentation durable, l’énergie, le logement ou encore la mobilité.

Socio-démographie de l’économie sociale

Quant au profil des travailleurs actifs dans les structures d’économie sociale, ce nouvel état des lieux vient confirmer des tendances déjà observées précédemment, avec un personnel :

  • très largement féminin (75% des postes en Wallonie et 66% à Bruxelles, contre respectivement 44% en Wallonie et 54% à Bruxelles dans l’économie classique – une disparité qui est, selon l’Observatoire, “amplifiée par le secteur de la « santé humaine et l’action sociale » qui représente à lui seul plus de la moitié des emplois de l’ES et emploie 79% de femmes”
  • majoritairement employé à temps partiel (une moyenne de 68% d’occupation par poste, là où l’économie classique affiche 80%)
  • et vieillissant, puisque 8% du personnel de l’économie a plus de 60 ans, et 0,1% moins de vingt, contre respectivement 6,3% et 0,8% en économie classique.

Dernier élément à relever : les moyennes et grandes entreprises sont près de deux fois plus nombreuses dans l’économie sociale qu’au sein du secteur privé hors économie sociale.

La publication complète peut être consultée à cette adresse sur le site de l’Observatoire de l’Economie sociale