Cascade  d’infos récentes sur les secteurs de l’économie sociale, de l’action sociale, de l’éducation permanente, de l’insertion socioprofessionnelle, de l’emploi… 

Immunisation des actions de formation dans les appels à projets du Forem ?

Le point était bel et bien à l’ordre du jour du comité de gestion du Forem de mardi 15 décembre. Le point a été retiré ; en coulisses on négocierait pour que le scénario qui nous est le plus favorable soit adopté ; on parle bien sûr de celui qui “immuniserait” globalement les opérateurs pour le dernier semestre 2020. On croise les doigts. Et on attend. Encore…

 

Le CESE propose d’élaborer un plan d’action intégré pour l’insertion des jeunes et des publics les plus éloignés

Le CESE Wallonie a remis un avis à la demande du gouvernement sur son plan « Get up Wallonia ». Il a identifié 11 axes prioritaires pour la relance et a défini des mesures à y intégrer. Réindustrialisation, économie circulaire, digitalisation, investissements, rénovation des bâtiments, transition énergétique, emploi durable, services et métiers des secteurs de l’aide et des soins, insertion sur le marché de l’emploi, formation, lutte contre la pauvreté : pour chacun de ces axes, le CESE Wallonie avance des recommandations et des propositions de travail concrètes.

Le Conseil  a ainsi attiré l’attention du Gouvernement sur la nécessité d’élaborer un plan d’action intégré pour l’insertion des jeunes et des publics les plus éloignés sur le marché de l’emploi.

« Dans un contexte où les possibilités d’insertion seront vraisemblablement encore réduites, le CESE recommande l’élaboration d’un plan d’action d’intégré pour l’insertion des jeunes, notamment les NEET’s, et des publics les plus éloignés sur le marché de l’emploi. Il suggère d’identifier, en collaboration avec les secteurs, des niches d’emplois peu qualifiés dans les secteurs marchand, non-marchand et public, et de construire des parcours de formation spécifiques vers l’emploi, en articulant davantage l’insertion socioprofessionnelle et la formation qualifiante. Ce plan, élaboré en concertation avec les interlocuteurs sociaux et les opérateurs de formation et d’insertion, devra tenir compte des articulations avec les dispositifs existants (mesures Impulsion, garantie Jeunesse, art.60, art.61, IDESS, ALE, …) et les expériences en cours ou prévues (travaux des Instances Bassin EFE, Service citoyen, TZCLD), ainsi que les enseignements tirés des dispositifs supprimés (contrat d’insertion, PTP). Ce plan devrait aussi s’appuyer sur une réflexion globale relative aux services de proximité, en lien notamment avec les besoins non ou insuffisamment rencontrés mis en lumière par la crise sanitaire ».

Lire l’avis à https://www.cesewallonie.be/sites/default/files/uploads/avis/A1455%20Get%20up%20Wallonia.pdf

 

Mesures COVID fédérales : le SPF Intégration fait le point

FONDS COVID – AIDE GÉNÉRALE : La mesure a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2021 en matière d’aides générales covid dans les CPAS.

AIDE ALIMENTAIRE : Le gouvernement a décidé de prolonger la mesure jusqu’au 30 juin 2021. 6 millions supplémentaires s’ajoutent aux 6 millions déjà octroyés et versés.

OCTROI D’UNE PRIME DE 50€ AUX BÉNÉFICIAIRES DU REVENU D’INTÉGRATION : Le gouvernement a décidé de prolonger la mesure jusqu’au 31 mars 2021. Cette mesure a été inscrite dans un avant-projet de loi prolongeant les primes temporaires octroyées aux bénéficiaires de certaines allocations d’assistance sociale dans le cadre des mesures dans la lutte contre la propagation du coronavirus COVID−19; celui-ci va être déposé au Parlement.

PROLONGATION DES MESURES CONCERNANT LES SECTEURS VITAUX ET LES ÉTUDIANTS BOURSIERS : Les dispositions prises en vue de soutenir les bénéficiaires du revenu d’intégration impliquant que la rémunération perçue par un bénéficiaire lors d’une occupation dans un secteur vital ne sera temporairement pas prise en considération lors du calcul du revenu d’intégration (complémentaire) et que les étudiants boursiers et non boursiers seront temporairement mis sur un pied d’égalité lors de l’application de l’exonération ISP, sont prolongées jusqu’au 31 mars 2021.

AUGMENTATION DU REVENU D’INTÉGRATION : L’accord de gouvernement précise que les allocations les plus basses seront progressivement augmentées pour atteindre le seuil de pauvreté. C’est pour cette raison que le gouvernement a pris la décision d’augmenter les allocations d’assistance sociale de 10,75 %, cette augmentation sera  répartie en 4 tranches d’un an sur 4 ans. En conséquence, le revenu d’intégration sera augmenté de 2,6875 % chaque année. Cette augmentation prendra cours chaque début d’année. Le projet d’arrêté royal a été déposé pour avis au Conseil d’Etat. La première augmentation aura lieu le 1er janvier 2021.

 

Aide wallonne complémentaire aux asbl : la plateforme ouvre

Les asbl qui ont dû fermer en novembre en raison des mesures destinées à lutter contre le coronavirus pourront introduire tout comme les entreprises leur demande d’aide dès le 16 décembre matin sur la plateforme dédiée, annonce mardi 15 décembre le ministre wallon de l’Economie, Willy Borsus : “La plateforme pour introduire ces demandes sera ouverte ce mercredi 16 décembre à 09h00. Pour les dossiers complets et pour lesquels nous disposons de l’ensemble des données issues de sources authentiques, les paiements seront effectués dans les jours qui suivent”.

Pour rappel, les montants de ces aides seront liés au nombre de travailleurs équivalents temps plein (ETP), allant de 2250 euros quand il n’y a aucun ETP à 6750 euros pour au moins 10 ETP. On vous en a parlé dans notre numéro précédent, tout en vous annonçant que la plupart des affiliés étaient non éligibles au vu des conditions d’accès comme un chiffre d’affaires supérieur aux subsides…

 

L’économie belge moins affaiblie que prévu selon la BNB

L’incertitude à l’issue de la deuxième vague de coronavirus reste élevée. La Banque nationale (BNB) estime que l’activité économique devrait reculer de 6,7% cette année, l’impact structurel de la deuxième vague de la pandémie est donc moins lourd que celui estimé au moment du premier confinement.

Pour le n°1 de la BNB, Pierre Wunsch,  le rôle des pouvoirs publics a été déterminant : « Grâce à l’intervention massive des autorités publiques, cette crise n’est pas pire que des récessions comme celle du choc pétrolier ou celle de la crise financière de 2008 ».

La crise devrait entraîner la suppression de quelque 100.000 emplois en Belgique et le chômage se rapprochera des 8% au 3e trimestre 2021, mais il devrait repasser sous les 7% dès l’année suivante : « L’emploi diminue fortement à court terme, mais les dégâts restent relativement limités par rapport au choc sur le PIB ».

Les ménages belges ont épargné 22 milliards d’euros de plus en 2020, le confinement bridant leurs habitudes de consommation. La BNB pronostique que c’est la consommation privée, boostée par l’épargne supplémentaire, qui tirera la reprise à court terme. En revanche, les investissements des entreprises reprendront plus lentement, car elles attendront que les incertitudes diminuent.

Le gros point noir, vu depuis la banque centrale, c’est l’état des finances publiques. Les derniers calculs de la BNB situent le déficit public à 10,6% du PIB en 2020 et, « plus important encore, il demeurerait structurellement élevé par la suite, affichant un niveau plus de deux fois supérieur à celui qui aurait été atteint sans la crise ». Le taux d’endettement passerait à 120,4% du PIB en 2023, alors qu’avant la crise, en 2019, on en était à … 98,7%. Pour le gouverneur de la BNB, la situation budgétaire est “insoutenable” et exigera une trajectoire crédible pour assainir progressivement les finances publiques : si on ne fait rien et qu’un nouveau choc survient, on sera alors obligés de prendre des mesures brutales comme l’Espagne par exemple a dû le faire avec la crise bancaire puis celle de la dette européenne, en 2008-2012. Mwouai… C’est oublier le changement climatique et l’obligation qui nous est imposée par respect de nos engagements internationaux, d’investir lourdement pour décarboner notre économie. Les milliards promis par l’Europe dans le cadre du plan de relance en gestation ne couvriront pas la totalité des investissements nécessaires. Comment allons-nous procéder ? Qui va payer la crise ? 

La réponse va dépendre largement de ce qui se passe au niveau européen. Pour l’instant la Commission européenne est accommodante avec les règles de stabilité des Etats. Mais, rien ne dit que cela dure plus longtemps que le temps de l’urgence. La posture de “solidarité” avec mutualisation partielle des dettes que l’Allemagne a accepté risque de ne pas durer. L’Europe du Nord aux finances plus saines et à l’économie dopée à l’Euro fort pourrait forcer le retour de la rigueur et exiger de la banque centrale de retrouver une ligne plus classique. Bertand Henne, dans une de ses chroniques sur la RTBF y va de ce commentaire : “Si ce scénario se confirme, l’Etat fédéral et les institutions francophones se retrouveront en difficulté financière. Comme d’ailleurs beaucoup de pays du sud de l’Europe. Et tout ceci ne tient pas compte d’un éventuel Brexit dur. Après les politiques d’urgence, on va retrouver l’urgence de la politique”

 

Grand Baromètre Ipsos-Le Soir-RTL-VTM-Het Laatste Nieuws du 14 décembre 2020 sur l’effet des mesures sanitaires

Nombre de gens ont le sentiment que le deuxième confinement est (encore) plus « pénible » que le premier. Le sondage Ipsos-Le Soir-RTL Info-VTM-Het Laatste Nieuws, publié le lundi 14 décembre 2020, semble le confirmer. Certes, à quelques pourcents près, dans les trois Régions du pays, la moitié de la population consultée affirme vivre la période actuelle de la même manière que le premier confinement. Mais comment a-t-elle vécu cette période initiale ?… Si l’on en croit une enquête menée au printemps par l’institut de santé Sciensano (Le Soir du 18 avril), les troubles anxieux avaient considérablement augmenté – jusqu’à toucher 25 % de la tranche 16- 44 ans. Le sondage montre une progression significative et inquiétante puisqu’entre 37 et 39 % de la population interrogée vit « moins bien » la période actuelle.

70 % des répondants craignent une troisième vague de l’épidémie de coronavirus à la mi-janvier en Belgique. Vague dont la cause serait le relâchement d’une partie de la population lors des célébrations de fin d’année. Un stress partagé exactement dans les mêmes proportions que l’on soit flamand, bruxellois ou wallon.

Selon le sondage, les trois quarts de la population belge ont bel et bien l’intention de se faire vacciner : 40 % des personnes interrogées affirment qu’elles le feront dès que les vaccins seront disponibles tandis que 35 % disent vouloir le faire après quelques mois. Si une personne sur dix hésite toujours, seuls 14 % de l’échantillonnage se déclarent résolument hostiles à l’idée. Un chiffre bas lorsqu’on sait qu’un récent sondage réalisé pour la Fondation Jean Jaurès a mis en lumière que près d’un Français sur deux était contre le vaccin. C’est en Flandre que la confiance dans la vaccination est la plus forte. Près d’une personne sur deux y est prête pour l’injection dès qu’elle sera convoquée. Ce taux chute de 20 % en Wallonie (29 %) et à Bruxelles (28 %). La proportion de personnes totalement réfractaires est par ailleurs deux fois plus importante dans ces deux Régions qu’en Flandre (20 % contre 10 %). À terme, 80 % des Flamands sondés, 66 % des Wallons et 69 % des Bruxellois ont tout de même l’intention de passer par la case « piqûre »

 

Crise sanitaire : une prime de 150 euros brut, plus 10 euros par jour pour le chômage temporaire

Le ministre fédéral de l’économie et du travail, Pierre-Yves Dermagne, a annoncé qu’une prime s’ajoutera aux allocations de chômage « corona ». Ces dernières étant limitées à 70% du salaire, beaucoup de travailleurs et travailleuses sont durement touchés, les bas salaires sont le plus affectés. Cette perte de revenu chez les chômeurs temporaires est plus importante dans les ménages à faibles revenus.

Cette nouvelle prime quotidienne s’ajoutera aussi à la contribution de 5,63 euros brut allouée déjà par l’Onem. Quelque 400.000 personnes devraient en bénéficier. L’arrêté pris vendredi 11 décembre prévoit qu’un chômage temporaire au-delà de deux mois, soit au moins (53 jours) entre le 1er mars et le 30 novembre 2020, donnera droit à un supplément de 150 euros. Une nouvelle prime de 10 euros par jour de chômage temporaire sera ensuite versée. La prime sera accessible pour les travailleurs de tous les secteurs. 

Cette prime sera versée directement par les organismes de paiement, le ministre en a donné instruction à l’Onem. Elle devrait en principe être versée fin décembre avec effet rétroactif, ou au plus tard en janvier, assure-t-on, au cabinet du ministre. 

 

Le CESE-W propose d’élaborer un plan d’action intégré pour l’insertion des jeunes et des publics les plus éloignés de l’emploi

Le Conseil Économique, Social et de l’Environnement de Wallonie (CESE-W) a remis un avis à la demande du gouvernement sur son plan « Get up Wallonia ». Il a identifié 11 axes prioritaires pour la relance et a défini des mesures à y intégrer. Réindustrialisation, économie circulaire, digitalisation, investissements, rénovation des bâtiments, transition énergétique, emploi durable, services et métiers des secteurs de l’aide et des soins, insertion sur le marché de l’emploi, formation, lutte contre la pauvreté : pour chacun de ces axes, le CESE Wallonie avance des recommandations et des propositions de travail concrètes.

Le Conseil  a ainsi attiré l’attention du Gouvernement sur la nécessité d’élaborer un plan d’action intégré pour l’insertion des jeunes et des publics les plus éloignés sur le marché de l’emploi.

« Dans un contexte où les possibilités d’insertion seront vraisemblablement encore réduites, le CESE recommande l’élaboration d’un plan d’action d’intégré pour l’insertion des jeunes, notamment les NEET’s, et des publics les plus éloignés sur le marché de l’emploi. Il suggère d’identifier, en collaboration avec les secteurs, des niches d’emplois peu qualifiés dans les secteurs marchand, non-marchand et public, et de construire des parcours de formation spécifiques vers l’emploi, en articulant davantage l’insertion socioprofessionnelle et la formation qualifiante. Ce plan, élaboré en concertation avec les interlocuteurs sociaux et les opérateurs de formation et d’insertion, devra tenir compte des articulations avec les dispositifs existants (mesures Impulsion, garantie Jeunesse, art.60, art.61, IDESS, ALE, …) et les expériences en cours ou prévues (travaux des Instances Bassin EFE, Service citoyen, TZCLD), ainsi que les enseignements tirés des dispositifs supprimés (contrat d’insertion, PTP). Ce plan devrait aussi s’appuyer sur une réflexion globale relative aux services de proximité, en lien notamment avec les besoins non ou insuffisamment rencontrés mis en lumière par la crise sanitaire ».

Lire l’avis à https://www.cesewallonie.be/sites/default/files/uploads/avis/A1455%20Get%20up%20Wallonia.pdf

 

Sommet européen: accord en vue sur le budget européen

Vers 19 h jeudi 10 décembre, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se sont accordés sur la conditionnalité qui liera à terme le respect de l’Etat de droit et l’octroi des fonds européens, soit le lien établi dans la prochaine programmation financière (2021-2027) des fonds européens avec le respect des principes de l’Etat de droit. La Pologne et la Hongrie menaçaient de faire chanceler l’édifice du futur budget de l’UE et du plan de relance post Covid-19 car ils craignaient que la « conditionnalité » Etat de droit ne soit utilisée à des fins politiques. Le Conseil européen s’est en substance engagé à ne pas appliquer cette conditionnalité avant un éventuel recours devant la Cour de Justice de l’UE (CJUE).

L’actuel budget à long terme de l’UE pour 2014-2020 avait déjà été adopté avec six mois de retard, ce qui avait eu des conséquences négatives pour de nombreux citoyens, dans nos États membres et au-delà. Nous revoilà dans le même cas de figure… On peut craindre des retards pour la nouvelle programmation des fonds structurels européens. Il nous faudra y être attentifs…

A suivre… Et sans autres commentaires…

 

Malgré la pandémie de Covid-19, les employeurs anticipent une reprise progressive des embauches lors des trois premiers mois de 2021.

La situation sur le marché de l’emploi devrait s’améliorer au premier trimestre 2021. Du moins, c’est l’avis de ManpowerGroup. D’après le baromètre de la multinationale, 13% des employeurs belges prévoient de renforcer leurs effectifs d’ici la fin mars, tandis que 7% envisagent de les réduire. La prévision nette d’emploi, soit le différentiel entre les embauches et les licenciements attendus, atteint donc la valeur de +6%. Cette embellie s’observe dans toutes les Régions du pays: +8% en Wallonie, +5% en Flandre et +2% à Bruxelles. Les résultats de l’enquête laissent toutefois apparaître une situation contrastée en fonction des secteurs, avec d’un côté, une forte demande de main-d’œuvre dans la logistique ou les sociétés technologiques et de l’autre, une situation encore très préoccupante dans le secteur de l’Horeca ou des voyages. Par ailleurs, même si reprise il y a, le retour à la normale sur le marché du recrutement risque encore de se faire un peu attendre. Seuls 27% des employeurs sondés par ManpowerGroup estiment qu’il interviendra dans les 12 prochains mois.

D’après une autre enquête, menée par le site d’emplois Indeed, le pourcentage d’employeurs optimistes pour 2021 serait un rien plus élevé. 42% des entreprises belges envisageraient d’engager autant, voire plus, l’année prochaine qu’avant la crise, y lit-on. Des signaux encourageants, mais à confirmer…

 

Un travailleur sur sept au chômage temporaire

Selon le prestataire de services RH SD Worx, le nombre de travailleurs qui ont été au chômage temporaire pendant au moins un jour en novembre s’élève à environ un tiers du chiffre d’avril. Le chômage temporaire a atteint 5,29 % des jours théoriques à prester au mois de novembre, c’est-à-dire deux fois plus qu’en octobre, mais n’en est qu’à un quart du pic de la crise d’avril, où plus de 20 % (21,82 %) des jours ont été sacrifiés au chômage temporaire.

Les ouvriers sont les plus touchés (7,13 %), même si le taux passe maintenant à 4,51 % pour les employés. C’est le résultat du calcul effectué par le spécialiste RH SD Worx sur la base des dernières données salariales de 70 000 employeurs et de près d’un million de travailleurs belges dans le secteur privé.

La fermeture obligatoire des magasins non essentiels et des professions de contact comme les salons de coiffure entérine à nouveau une tendance baissière de l’emploi. Le pourcentage moyen de jours ouvrés tombe de 80 % à 70 % (soit 7 % en deçà du niveau comparable de novembre 2019), avec une évolution égale dans les trois régions.

La mesure d’aide temporaire “chômage temporaire dû au coronavirus ” passe à 5,29 % des 100 jours de travail (alors qu’elle en couvrait la moitié en octobre, à savoir 2,66 %). Les ouvriers restent les plus durement touchés : en novembre, le chômage temporaire a augmenté de 4,56 % à 7,13 %, tandis que le chômage temporaire des employés est passé de 1,78 % à 4,51 % (soit une multiplication par 2,5).

Dans le top 10 des secteurs où la part de chômage temporaire est la plus élevée, outre les salons de coiffure, les salons de beauté et l’horeca, nous retrouvons des secteurs avec des fonctions de vente dans les magasins qui ont obligatoirement fermé : grandes entreprises de vente au détail, commerce de détail indépendant et grands magasins non alimentaires. Il s’agit des secteurs qui figurent dans le top 10 des secteurs qui connaissent la plus forte hausse à cet égard, tout comme celui des arts de la scène, qui affiche plus de 25 % de jours de chômage temporaire sur le nombre total de jours. Un autre secteur où le chômage temporaire reste parmi les plus élevés est celui de l’aviation, à près de 30 % de jours chômés

 

Vivre avec un handicap entrave l’accès à un niveau de vie décent, alerte Unia

Le handicap représente, pour la majorité des répondants à une consultation menée par Unia, un obstacle à un niveau de vie décent alerte l’ancien centre pour l’égalité des chances. Un très grand nombre de sondés, porteurs d’un handicap, n’a en outre pas observé d’améliorations majeures ces dernières années, 60% des répondants déclarent que leur handicap les empêche d’avoir un niveau de vie décent, leur permettant de se nourrir, de s’habiller et de se loger correctement…  

La majeure partie des allocations est consacrée à des coûts médicaux non remboursés, tandis que le taux d’emploi des personnes handicapées reste faible en Belgique. Lorsqu’elles obtiennent un poste, elles occupent souvent des emplois précaires ou à temps partiel.

Autre préoccupation majeure: le regard des autres, qui empêche 61% des répondants de vivre comme ils le souhaitent : “Le handicap déclenche automatiquement un déroulé de clichés, d’incompréhensions, de non-droits mais aussi de violence”, souligne Unia.

Les sondés considèrent également que la Belgique doit progresser en termes d’accessibilité, avec 59% d’entre eux faisant face à des difficultés pour accéder à certains bâtiments, voiries et transports publics.

Unia appelle les autorités belges à agir sans plus tarder pour “rendre effectifs les droits inscrits dans la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées”. L’organisme liste une série de recommandations, dont l’augmentation du montant de l’allocation versée aux personnes porteuses d’un handicap ou la lutte contre la discrimination à l’embauche.

Plus d’infos à https://www.unia.be/files/Documenten/Publicaties_docs/Rapport-Consultation_2020-version_FR_int%C3%A9grale.pdf

 

N’oublions pas la santé mentale face à la crise sanitaire

Quand on parle de l’impact sanitaire du coronavirus, la dimension de la santé mentale a tendance à passer au second plan. Et pourtant, il apparaît de jour en jour plus évident que l’impact psychologique de la crise que nous traversons est majeur lié notamment à la pandémie en tant que telle mais aussi à la communication politique, aux mesures de confinement et aux restrictions de tous ordres qui touchent les Belges au niveau économique, social et intime.

“Lors du premier confinement il y avait un impact sur le bien-être : les gens se sentaient moins bien et les jeunes encore moins bien que les plus âgés”, contextualise Olivier Luminet, psychologue social à l’UCLouvain. “Mais ici, on voit apparaître des symptômes psychologiques véritablement, donc des gens qui sont dans des états de détresse majeurs et pour lesquels il faut une aide psychologique – une aide indispensable”.

L’impact sur le travail est aussi une source majeure de difficultés : pour ceux qui le perdent ou sont à l’arrêt forcé, avec des factures qui continuent de tomber – on a encore vu récemment à Mouscron ou Dottignies des indépendants suspendre des mannequins à la manière de pendus pour attirer l’attention sur leur état de détresse. Mais aussi, dans un autre registre, pour ceux qui travaillent toujours, mais dans des conditions difficiles en termes de gestion de l’organisation familiale par exemple. En cas de télétravail, l’organisation familiale avec une série d’enfants à la maison alors qu’on doit gérer son travail est extrêmement difficile. Des gens qui sont toujours en situation d’emploi et même d’emploi sécurisé commencent à avoir des effets d’accumulation de stress et de fatigue parce qu’ils sont en multitâches en permanence et que c’est extrêmement consommateur d’énergie. Le travail en vidéoconférence, c’est très consommateur d’énergie, de fatigue, d’attention donc là ça ne se limite pas aux gens qui sont fragilisés économiquement.

Face à cette situation, la réponse politique n’est pas à la hauteur estime le psychologue : “Moi, ce que je note pour le moment, c’est un décalage entre le monde politique qui emploie le mot ‘psychologique’tout le temps depuis début septembre – c’est une ritournelle — mais il n’y a aucune action concrète mise en place.” Or il y a bien urgence à agir selon lui : “Plus on attend et plus les conséquences psychologiques sont graves et plus l’impact psychologique sera majeur. On le voit déjà dans l’absentéisme au travail. Les chiffres sont très inquiétants et c’est l’accumulation des mois précédents. Donc si on ne fait rien maintenant, on aura nécessairement aussi un rebond d’absentéisme dans les mois qui vont venir”, prévient-il. Et d’évoquer la nécessité par exemple d’un renforcement des lignes d’écoute. Pour lui, les hommes et femmes politiques qui se demandent comment communiquer pour “être entendus” sous-estiment ce besoin dans la population : « le coiffeur, les fêtes de quartier, simplement l’élan de pouvoir parler à son voisin : tout ça est pratiquement inexistant – et donc on voit que les gens ont du mal à trouver quelqu’un à qui parler. Et donc je pense que l’idée c’est de pouvoir remultiplier ces lieux, tout en respectant les mesures sanitaires, où les gens ont l’occasion de dire combien ils ont la tête à l’envers. Ce n’est qu’à la condition d’avoir un lieu de parole qu’ils pourront entendre tous les messages qu’on veut leur envoyer”, estime-t-il.

Ce n’est cependant pas le sens actuel des annonces qui dominent tant du côté du monde politique que des experts médicaux et scientifiques – tenant compte de l’évolution récente de l’épidémie en Belgique.

De là à dire qu’il n’y a aucune prise de conscience et que rien n’est entrepris, il y a un pas qui ne correspond pas non plus à la réalité. Exemple : lors de la dernière conférence interministérielle Santé Publique de ce 2 décembre, un protocole d’accord pour une approche coordonnée visant à renforcer l’offre de soins psychiques a été conclu. Un accord visant, selon le communiqué de presse, à renforcer principalement les soins en première ligne.

S’il est urgent d’agir, il ne faut pour autant pas s’arrêter à une gestion de court terme, estime Yahyâ Hachem Samii de la Ligue de santé mentale bruxelloise. Les effets psychologiques de cette crise se mesureront vraisemblablement à (très) long terme : “Lorsqu’il y a des crises globales comme celle du Covid ou celle de 2008 avec la crise financière, les effets sur la santé mentale arrivent dans un deuxième ou troisième temps et sont durables. Par exemple, la crise de 2008 a généré sur les années qui ont suivi une hausse importante de troubles de santé mentale en Belgique, soit directement lié à la crise, soit au contexte qui a résulté de cette crise”, illustre-t-il. “Ce que l’on craint, c’est que dans les années qui viennent, on assiste à une hausse progressive mais sensible et qu’on reste à ce nouveau niveau pendant très longtemps”. Cette crise a mis en lumière un sous-investissement de longue date dans la santé mentale en Belgique : “Sur le terrain, une réforme a été menée depuis 10 ans avec la difficulté que cette réforme a permis de créer des équipes mobiles et d’aller davantage sur le terrain à la rencontre de gens de plus en plus éloignés du soin mais que l’autre partie de la réponse, c’est-à-dire le renforcement de l’aide ambulatoire, les services qui font un suivi à plus long cours, ne s’est pas faite”. Renforcer l’ambulatoire, non pas pour un an mais pour “5, 6 voire 10 ans”, ce serait donc l’une des priorités, parmi d’autres pistes pour répondre aux besoins de façon diversifiée : au niveau des services de santé mentale, des services psychiatriques, des centres de jours, des activités communautaires,… Mais attention, sans tomber dans le piège de la “psychologisation” à outrance. “L’erreur à ne pas faire – et malheureusement on sent qu’elle pointe – c’est de vouloir tout psychologiser et d’oublier que si certaines personnes ne vont pas bien du tout dans leur tête, c’est parce qu’elles doivent se battre pour pouvoir exercer les droits les plus basiques en termes de dignité et de vie humaine”, pointe Yahyâ Hachem Samii.

Plus d’infos à https://www.rtbf.be/info/societe/detail_coronavirus-cette-vague-psy-dont-on-ne-prend-pas-encore-la-pleine-mesure?id=10648080

 

Travail associatif : proposition de loi adoptée 

Lundi 14 décembre, la commission des Affaires sociales de la Chambre a adopté la proposition de loi relative au travail associatif déposée par la députée Tania De Jonge (Open Vld). Cet accord a été suivi de l’adoption en séance plénière de la Chambre des représentants du jeudi 17 décembre. La proposition a été adoptée après quelques modifications. L’échéance du 31 décembre 2020 arrivant à grand pas, l’accord s’est recentré sur les clubs sportifs et ne sera en vigueur que pour un an. Le gouvernement souhaite encore réfléchir à d’autres solutions pour les autres services et activités de l’économie collaborative. 

Le travailleur associatif pourra toujours percevoir jusqu’à 6.000€ pour ces activités. Il sera donc toujours plus indemnisé qu’un bénévole mais moins qu’un salarié. Une contribution sociale de 10% sera à la charge de l’association tandis qu’une autre charge de 10% sera à la charge du travailleur occasionnel. Cette condition respectant les exigences de la Cour constitutionnelle en matière de non-discrimination, le statut sera ainsi plus encadré. Les contrats de ce type seront également plafonnés à trois par an entre les mêmes parties, limitant les abus potentiels. Parmi les autres exigences, une limite est fixée à 50 heures par mois pour chaque trimestre, des pauses réglementées et plusieurs principes de non-cumul des fonctions. Afin d’assurer la continuité du système en janvier, la proposition sera examinée dans la semaine en séance plénière.

 

Réduire les impôts pour les plus riches n’aide pas l’économie

Les réformes qui réduisent les impôts pour les plus riches se traduisent par plus d’inégalités sans stimuler l’économie, affirme une étude des universités britanniques LSE et King’s College London. Les auteurs de l’étude “affirment que les gouvernements qui cherchent à restaurer les finances publiques après la crise du Covid-19 ne devraient pas s’inquiéter des conséquences économiques d’augmentations d’impôts pour les plus fortunés”, remarquent mercredi 16 décembre, les deux universités dans un communiqué de presse. Ces réformes, classiques dans les programmes des gouvernements conservateurs ou de droite, s’inspirent des théories néolibérales soutenant qu’aider les plus riches va les inciter à travailler plus, consommer ou investir et avec des retombées positives (un “ruissellement”) dans toutes les strates de l’économie (“trickle down economics”). L’étude, intitulée “Les conséquences économiques des principales baisses d’impôts pour les plus riches”, des chercheurs David Hope et Julian Limberg, montre que les taxes sur les plus aisés ont reculé dans les économies développées au cours des 50 dernières années, particulièrement dans les années 80. Elle s’appuie sur des données sur cinq décennies de 18 pays de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques qui représente les pays les plus développés.

Ces baisses d’impôts pour les grandes fortunes ont un “impact majeur: en moyenne, chaque réforme notable a mené à une hausse de 0,8 point de pourcentage de la part du revenu national pour les 1% les plus riches” mais “la performance économique du pays mesurable à travers le taux de chômage ou le PIB par habitant n’a pas changé de manière notable”. “Les résultats de notre étude ont des implications importantes pour les débats actuels sur les conséquences économiques de la taxation des plus riches”, et “démontrent notamment que les arguments pour garder de faibles niveaux de taxes sur les plus riches sont faibles”, insistent les deux auteurs.

 

On se moque de nous : le financement du tax shift a bien été sous-évalué

Les conséquences de la crise viennent s’ajouter à une situation budgétaire délicate. Gilles Vanden Burre, chef de groupe Ecolo, a interrogé le ministre Clarinval. La réponse de ce dernier confirme les craintes exprimées à maintes reprises quant au financement structurel du tax shift, fer de lance de la politique du gouvernement Michel en matière de pouvoir d’achat. À la base, la réforme (2016) prévoit que les baisses de recettes liées au tax shift pour le régime des indépendants, à la réforme du calcul des cotisations sociales, à l’égalisation de la pension minimum des indépendants et à la réforme de l’assurance faillite seraient compensées par des financements alternatifs ponctionnés sur les recettes en TVA et en précompte immobilier. “Le financement reçu pour les mesures tax shift jusqu’en 2020 s’élève, depuis 2018, annuellement à 377.900.000 euros. Le coût réel, analysé sur base des réalisations définitives de 2019, est estimé à 496.975.998 euros. Par rapport au financement forfaitaire obtenu, il y a donc un coût supplémentaire pour la gestion globale de 119.075.998 euros”, précise le ministre Clarinval dans sa réponse.

 

NewB ouvre ses premiers comptes courants

Le 10 novembre dernier, NewB a franchi une nouvelle étape symbolique pour devenir une banque opérationnelle. La coopérative a en effet ouvert ses premiers comptes clients, réservés à une poignée de coopérateurs tirés au sort. Plus de 6 000 coopérateurs se sont portés volontaires pour être parmi les premiers utilisateurs. En l’état, le compte ne permet encore que de faire des paiements en ligne. La carte de paiement liée au compte est attendue pour juin 2021. 

Source : NewB

 

“Le Capital au XXIe siècle” est sur nos écrans…en VOD

L’adaptation du best-seller de l’économiste star français, Le Capital au XXIe siècle, est sorti mardi 15 décembre en VOD, à défaut d’avoir pu sortir en salle. 

Au départ, il y a un livre best- seller. Publié en 2013 en France, Le Capital au XXIème siècle a ensuite été traduit dans plus de 40 pays dans le monde (un quasi record pour un essai aussi volumineux de ce type) avec à la clé plus de 3 millions d’exemplaires écoulés. Il faut dire que Thomas Piketty y développe la question au cœur des crises à répétition – économiques, sociales, politiques – de nos démocraties occidentales : l’aggravation exponentielle des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres. Il prouve par A + B la responsabilité du capitalisme non régulé dans ce gouffre qui provoque le glissement des peuples vers les leaders populistes et extrêmes. Et il ne se contente pas d’un simple constat mais propose des mesures concrètes (création d’un impôt mondial sur le capital…) pour corriger ce qui nous amène tout droit vers des lendemains cauchemardesques. 

L’adaptation au cinéma de son essai par le documentariste Justin Pemberton prolonge donc son travail avec un souci intact de pédagogie. Outre la participation d’experts parmi les plus influents de notre époque, le duo utilise ici la pop culture pour appuyer leur démonstration et raconter le passé qui s’est déroulé sous nos yeux pour essayer d’en modifier le futur. Le résultat fait rimer engagement et légèreté en cherchant toujours à aller au fond des choses sans perdre le spectateur peu au fait des théories économiques. 

Bien construit et rythmé, ce documentaire est destiné au grand public, cherchant à mettre à la portée de tous, les propos développés dans l’œuvre de Piketty sur la fuite en avant du capitalisme dans l’enrichissement d’une minorité au détriment de la valeur humaine et du travail. On regrettera que les solutions que propose Piketty n’apparaissent qu’à la fin du film et soient proposées de façon lapidaire…

Voir la bande annonce à https://www.dailymotion.com/video/x7safsp 

Arte Boutique propose le film en VOD à https://boutique.arte.tv/detail/le_capital_au_xxie_siecle tout comme YouTube à https://www.youtube.com/watch?v=3Ge7fDEZjq4 

 

CALIF vous invite à visiter son site pour y prendre connaissance des infos, outils, pratiques et autres liées à la crise sanitaire : www.calif-covid-solidarite.be   

Vous y trouverez 4 boîtes thématiques : 

  • Diverses ressources, informations, liens utiles
  • Les bonnes pratiques mises en place et partagées par les membres
  • Les interpellations collectives
  • Les nouvelles initiatives

 

Les Banques alimentaires proposent aux citoyens de cuisiner “un peu plus” pour offrir un repas à une famille démunie le 24 décembre

“Cette année, Noël sera différent. Vous n’accueillerez peut-être que 4 personnes à votre table, au lieu de 19” explique le site web de l’opération. “Mais cuisinez comme si 19 invités venaient quand même ! Vous pourrez offrir les portions supplémentaires à l’une des 180.000 personnes en Belgique qui ont moins à manger. Ainsi, le soir de Noël, chaque foyer deviendra un peu une Banque Alimentaire”. 

Le principe est simple, et la procédure aussi : si vous voulez cuisiner pour d’autres, vous choisissez une personne ou une famille en demande près de chez vous au moyen d’une carte interactive (quelques infos sont fournies : nombre de personnes, groupe d’âge, restrictions alimentaires, mais aucune donnée personnelle) vous vous inscrivez grâce à un formulaire très simple, et la banque alimentaire vous met ensuite en contact pour que vous puissiez définir quand et comment le repas sera transmis. 

Toutes les infos, la carte interactive et le formulaire d’inscription sont à trouver sur https://toutlemondebanquealimentaire.be/?fbclid=IwAR1H-mN3qihoEkaY-2aun5inx9kVMvSrqfqqrFeU6GyZlI3TCQEeMuf3h9Y