Excellente campagne de presse du consortium « Mobilité pour tous » qui a profité du battage médiatique autour du salon de l’automobile pour mettre en avant la nécessité de promouvoir une mobilité inclusive. On vous relaie l’article du site de la RTBF.
Depuis l’entrée en vigueur de la réforme du permis de conduire B en Wallonie, “l’égalité d’accès à la conduite automobile ne semble plus garantie“, dénonce le consortium Mobilité pour tous, composé d’acteurs wallons actifs dans l’accompagnement, l’insertion et la formation des personnes en difficultés. Sur le terrain, “la réforme entraîne complexification, exclusion sociale et discrimination“, ajoute-t-il.
En 2017, le gouvernement wallon a approuvé une réforme de la formation à la conduite, qui a modifié tant la théorie que la pratique.
Parmi les mesures entrées en vigueur l’an dernier, les candidats conducteurs sont confrontés à l’obligation de passer l’examen théorique dans l’une des langues nationales du pays ou en anglais et à de nouvelles étapes obligatoires payantes pour la formation pratique. Il est également possible de passer l’examen pratique sans stage préalable après 30 heures d’auto-école.
Les plus démunis laissés pour compte
Si l’objectif déclaré de cette réforme est d’améliorer la sécurité routière, “à l’analyse, les mesures prises se révèlent excluantes pour les citoyens pauvres, étrangers ou peu scolarisés tout en offrant aux citoyens nantis la possibilité d’obtenir un permis définitif après seulement 30 heures de conduite“, déplore le consortium.
Celui-ci regrette plus spécifiquement que la réforme “augmente encore le coût des formations en auto-école, déjà très difficiles à assumer pour les personnes fragilisées économiquement“. Elle rend par ailleurs “la filière libre plus contraignante, plus coûteuse et plus complexe administrativement que précédemment, ce qui écarte les personnes les moins qualifiées“, ajoute-t-il.
Face à cette situation, Mobilité pour tous invite le gouvernement à “repenser en profondeur le secteur de la formation à la conduite, et ceci en concertation avec les différents acteurs qui accompagnent les personnes fragilisées“. Le consortium a rédigé à cet effet un “memorandum pour une mobilité inclusive en Wallonie“, qui propose une trentaine de mesures visant à instaurer l’égalité des chances entre les citoyens en matière de déplacements.