Ces dernières années, beaucoup de moyens numériques sont présentés, utilisés, exploités. Des centres affiliés ont mis en place très efficacement des ressources qui leurs servent dans l’accompagnement des publics. Dans le cadre du projet européen Start Digital, CAIPS va à la rencontre des affiliés…
Nous poursuivons les entretiens dans le cadre du projet Start Digital et nous sommes rendus à Wandre, à la rencontre d’un duo de formateurs de la filière bureautique du CISP Alternatives Formations. Et ce qu’on peut déjà dire de cette rencontre, c’est que le numérique fait partie du quotidien de la formation.
Dans la filière bureautique, les formateurs du CISP Alternatives Formations proposent aux stagiaires de suivre la formation selon la modalité qui correspond au mieux à leur réalité. Ils ont en effet la possibilité de suivre les cours en ligne via Microsoft Teams et ses différentes fonctionnalités (Visioconférence, canaux de discussion, stockage et partage de ressources, groupes de travail…) depuis chez eux ou en présentiel dans le centre.
En vue de permettre cet accompagnement, nos deux interlocuteurs ont mis en place une série d’éléments indispensables à son bon fonctionnement. Ainsi, dans un premier temps, les stagiaires bénéficient d’une séance de mise en main de l’outil informatique et numérique. C’est à ce moment que les formateurs abordent tous les outils qui seront sollicités pour la formation. Il s’agit essentiellement de Teams et Moodle, une plate-forme permettant la gestion et la diffusion de cours à distance. C’est aussi lors de cette séance que les formateurs vont veiller à fournir l’équipement informatique nécessaire au suivi de la formation, soumettre une adresse mail, aborder Windows et ses fonctionnalités et plus largement la navigation sur internet. Sans cette étape, il serait inenvisageable de démarrer la formation. Elle permet aux stagiaires de s’approprier les outils, de les tester, les exploiter et régler les problèmes techniques qui pourraient se présenter… Enfin, un test rapide inspiré de 123 DiGiT est proposé aux stagiaires, permettant aux formateurs de positionner le stagiaire au niveau de son autonomie et de ses compétences numériques. Peu importe le niveau relevé par les formateurs, il ne s’agit pas du tout d’un critère d’exclusion à l’entrée en formation! Les stagiaires seront invités à s’autoévaluer au moyen de ce test tout au long de leur parcours de formation.
Le fait est notable: les formateurs dispensent systématiquement la formation à deux. Cela permet d’assurer une présence permanente, d’être toujours à disposition des stagiaires et en interaction avec eux dans le suivi des sous-groupes, des stagiaires présents et distants… Le duo de formateurs souligne que l’accompagnement à distance nécessite un support technique, informatique qui s’ajoute à l’appui pédagogique, et cela sans négliger les stagiaires présents physiquement dans le local de formation! Il faut dire que le duo a su trouver un équilibre pour faire fonctionner cette méthodologie grâce à leur complémentarité: ainsi, l’un assure l’aspect numérique et l’usage des outils à disposition, tandis que l’autre assure la partie bureautique, propre à la filière. Cette complémentarité se traduit aussi par le fait qu’ils tiennent à proposer un panel de solutions au niveau numérique afin que chaque stagiaire puisse s’emparer de celle qui lui convient le mieux. L’objectif est qu’il parvienne à faire les choses par lui-même de la façon la plus aisée pour lui.
“Le distanciel a véritablement changé et redynamisé la formation au sein du CISP.”
Par rapport au déroulement des modules de formation en ligne, les stagiaires tant en distanciel qu’en présentiel sont invités à se connecter sur la classe virtuelle créée sur Teams, ainsi que sur la plate-forme “Moodle” où ils trouveront tous les cours de bureautique tels que “dactylographie”, “Word”, “Excel”… A partir de là, le stagiaire avance à son rythme en ayant systématiquement la possibilité de faire appel à l’assistance des formateurs.
“L’important pour nous, c’est d’être en phase avec les besoins des stagiaires.
En fonction des demandes et des besoins, les formateurs s’adaptent constamment tout en laissant le stagiaire acteur de son parcours et en lui permettant d’apprendre par lui-même et à son rythme. Il arrive également que des sous-groupes “teams” soient créés pour se concentrer sur un même module, répondre à des questions récurrentes, approfondir un sujet, etc. Des poses régulières sont prévues pour permettre aux stagiaires de littéralement se déconnecter, ce qui est “vraiment essentiel pour permettre de maintenir la concentration”. De plus, durant toute la formation, les formateurs alternent explications, corrections des exercices et grilles d’évaluation. De fait, en fin de chaque module, le stagiaire est invité à effectuer un test récapitulatif qui lui permet d’identifier ses acquis et les aspects à améliorer; un échange avec le formateur permet ensuite de cibler avec le stagiaire les axes de travail pour la suite.
Les entrées en formation se font de façon permanente dans le module bureautique qui dure 6 mois. Le fait que certains stagiaires soient en fin de formation tandis que d’autres viennent d’y entrer favorise les interactions entre stagiaires: certains, plus avancés, apportent un soutien aux stagiaires qui entrent en formation, et une dynamique positive, d’écoute et de soutien s’installe très rapidement dans le groupe.
“Teams est devenu une salle de classe à part entière.”
En regard de la méthodologie d’accompagnement et de l’usage du numérique mis en oeuvre dans cette filière, il est primordial pour accrocher à la formation que le stagiaire manifeste un minimum d’intérêt pour le numérique. Teams joue en effet un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de la formation… toutefois, peu importe le niveau de compétences numérique et la capacité initiale du stagiaire à l’utiliser Teams.
Jusqu’ici, cette méthode d’accompagnement a montré et démontre encore son efficacité. D’une part, les retours des stagiaires sont positifs: ils apprécient la modularité de la formation et le fait de pouvoir progresser à leur rythme en fonction de leur situation. D’autre part, les formateurs constatent moins d’absentéisme dans les cours, et davantage de stagiaires qui vont jusqu’au terme de la formation.
Prochain objectif pour le duo formateurs? Proposer des projets inter-filières en lien avec le numérique, comme cela a déjà été initié avec la “digitalisation” du jardin pédagogique de la filière verte du centre. Néanmoins, cela demande du temps et des périodes de test afin de construire les modules et de les ajuster en fonction des besoins des stagiaires. En espérant qu’ils rencontrent le même succès que pour la filière bureautique… En tous cas c’est tout le mal qu’on leur souhaite!