Des centres témoignes…

Emilie WALSDORFF, assistante sociale et conseillère pédagogique, nous informe des modalités d’organisation mises en place au Nouveau Saint-Servais en cette période bien particulière.
« Nous continuons à assurer nos activités. Les travailleurs sont en télétravail pour la majeure partie du temps. Un rapport hebdomadaire du travail effectué doit être transmis à l’Administrateur délégué de notre asbl. Des permanences physiques ont lieu au NSS tous les jours (minimum la matinée) pour assurer le suivi et le maintien de nos actions. Toutes nos formations sont suspendues et reprendront là où elles se sont arrêtées (il restait 3 semaines de formation pour nos filières DéFI) dès que nous le pourrons (si cela se fait avant juillet). Durant cette période exceptionnelle, les formateurs mettent à jour leurs cours et des réflexions et mises à jour pédagogiques et administratives sont également en cours. Une de mes collègues et moi-même, vivons la situation combinant travail et garde d’enfant en bas âge assez difficilement. En effet, les petits n’étant pas encore autonomes et ne sachant pas s’occuper seuls très longtemps, cela implique des temps de travail jusque tard le soir et les week-ends, ce qui est épuisant (sans compter les tâches ménagères et l’organisation familiale).

Nous prenons contact avec nos apprenants via mail et téléphone, de manière régulière pour prendre de leurs nouvelles, maintenir le lien, les informer, leur donner des exercices et éviter le décrochage total. Nous avons également mis en place un Forum permettant des échanges et mettant à disposition des contenus pédagogiques. Le suivi psychosocial est maintenu à distance, à la demande.

L’utilisation de l’ordinateur ainsi que la capacité à gérer les informations et à travailler via des documents informatisés sont évidemment plus aisées pour notre filière en bureautique. Concernant les filières en électricité résidentielle et électricité industrielle, au niveau pédagogique c’est le calme plat ! Cette situation nous pose ».

La FUNOC témoigne des vécus de ses stagiaires et des initiatives lancées par ses travailleurs pour maintenir le lien avec leurs publics ou poursuivre des actions adaptées…
Beaucoup de stagiaires ont vécu difficilement l’arrêt des activités de formation et l’expriment auprès de leur formateur, ils s’inquiètent de savoir comment ils vont pouvoir récupérer le temps de formation perdu. Ils s’inquiètent pour la suite de leur formation. Ils voudraient pouvoir continuer la formation sur le second semestre. Cet arrêt de formation a créé pour certains un sentiment d’anxiété et d’angoisse dans la mesure où les rythmes de formation leur donnaient une structure, une organisation qu’ils n’arrivent pas à retrouver. Ils expriment leur ennui et leurs difficultés organisationnelles.

Ils sont désireux de reprendre le plus vite les activités de formation mais s’inquiètent de savoir comment on va pouvoir garantir les distanciations nécessaires et comment on va s’organiser globalement pour reprendre les cours.

Pour beaucoup, la présence des enfants et leur encadrement posent de multiples questions et les concentrent sur cette tâche, il est difficile d’envisager autre chose que d’essayer tant bien que mal d’occuper les enfants. Certains, plus seuls, se réfugient dans des activités sportives à domicile ou la cuisine (en prenant quelques kilos).

Pour ceux qui devaient commencer des stages, l’incertitude est encore plus grande puisqu’ils dépendent de structures ex : magasin qui sont confinés et qui ne donnent pas de suites à leurs interpellations. L’arrêt de formation a rompu certains liens et des stagiaires se sont vus confrontés à des difficultés administratives qu’ils ont géré tant bien que mal en lien avec nos services ou des formateurs.

Des stagiaires ont créé des groupes Facebook ou les échanges se sont poursuivis tout simplement via Facebook. Les contacts se font dans les deux sens, les formateurs s’inquiètent de la santé des stagiaires et vice-versa. Les stagiaires sont dans l’ensemble très heureux d’avoir des nouvelles. Des formateurs et des stagiaires créent également des contacts sur Messenger. Messenger devient le mode de communication pour pas mal d’entre eux, tout juste pour garder le contact et prendre des nouvelles.

D’un point de vue pédagogique, parfois se mettent en place des préparations de dossiers comme des portfolios ou des contacts sont pris avec les stagiaires pour préparer leur après-formation, leur projet avec des liens concernant des sites ou la préparation de tests comme c’est le cas d’un test d’orientation en ligne proposé par la Cité des métiers.

Les formateurs échangent avec les stagiaires sur les sites internet intéressants pour préparer des travaux en fonction de leurs situations diverses (sites pour francophones faibles/forts, pour FLE, exercices divers, des jeux pédagogiques, le site Essentiel, des journaux pour encourager la lecture et se préparer à des examens d’entrée, des sites pédagogiques divers pour travailler sur l’orthographe, sur des schémas euristiques…). Ils utilisent pour certains Google drive pour communiquer les exercices, les informations diverses. Des exercices avaient été communiqués avant le confinement et les stagiaires étaient repartis avec des correctifs pour s’entraîner. Des échanges se font par mails pour suivre ces travaux. Tous les stagiaires n’ont pas la même réactivité mais les contacts se maintiennent ainsi et parfois un stagiaire fait le relais pour d’autres.

Avant le confinement, les formateurs avaient pris note des adresses emails et préparé des exercices pour les communiquer au fur et à mesure du confinement. Il y a des contacts quasi quotidiens avec les stagiaires qui ne se limitent pas qu’à des aspects exercices mais aussi à prendre des nouvelles, certains vivant des situations difficiles ont besoin d’encouragements. C’est aussi l’occasion d’échanger sur les exercices, de conseiller, de faire le bilan de leurs projets…Ce qui compte c’est de maintenir le contact, la motivation. Il y a des envois d’exercices par mail et renvoi de travaux vers le formateur.

Des anciens partis dans d’autres structures demandent un appui pour les aider dans des recherches de références mais aussi pour corriger des rapports de stages.

Pour certains exercices et pour pouvoir travailler les retours par mail, si les stagiaires ont besoin d’explications, cela se fait aussi par audio sur WhatsApp. Pour d’autres il a été possible de travailler à partir des GSM. Des formateurs envoient des vidéos d’exercices. Les réactions sont à géométrie variable en fonction de la façon dont le confinement est vécu. L’important est de respecter le rythme des stagiaires, de ne pas créer davantage de stress et donc de toujours encourager les efforts pour maintenir la motivation. Le fait que certains examens aient été annulés crée des désillusions (ex : l’Alliance française a supprimé ses examens B1) et le moral en prend un coup mais le formateur encourage à se préparer pour la suite.

Les échanges sont aussi l’occasion pour les formateurs qui abordent les difficultés sociales de pouvoir donner les bonnes informations et les bons relais en cas d’urgence sociale par exemple et de diriger les stagiaires vers des informations multilingues.

Dans certains cas, les formateurs ont envoyé des tutoriels aux stagiaires pour qu’ils puissent s’exercer (ex : en dactylo pour des groupes tertiaires). Tout le monde n’est pas outillé de la même manière, du coup le travail se fait parfois via des photos sur smartphone également.

Un groupe de formateurs ont lancé une histoire collective, créative pour maintenir le lien avec les groupes, un début d’histoire a été envoyé (dans le contexte du coronavirus) et proposant à quelqu’un qui continue l’histoire, le groupe réagit et quelqu’un d’autre reprend la main pour ainsi mettre tout le monde tôt ou tard à contribution, il y aura ainsi au bout du compte une histoire collective.

Comme beaucoup de stagiaires sont dans la phase de préparation de leur post-formation, des formateurs  proposent de travailler leur portfolio, en allant rechercher des informations sur les métiers sur différents sites pour préparer leurs argumentaires par rapport à leur futur projet et des examens d’entrée où ce type de questions sont posées. Pour certains, il s’agit d’accompagnements spécifiques pour les accompagner dans la préparation
d’un examen d’entrée précis.

C’est l’occasion aussi de proposer des pistes pour les émissions télévisées et des jeux à faire seul ou avec les enfants. Il y a des blogs qui ont été constitués par les stagiaires eux-mêmes pour continuer à échanger, c’est le cas notamment dans les groupes langue mais on se rend compte que ce type d’échanges ne fonctionnent que quand le groupe a été déjà habitué à ce type d’outil.

Il y a aussi des contacts avec des anciens pour voir ce qu’ils deviennent.

Une formatrice s’est proposée de gérer, rédiger et mettre en forme des retours sur le vécu du confinement qui pourraient devenir la base d’une représentation pour la fin de l’année académique (si possible). Elle se propose de recueillir tout témoignage tant des stagiaires que du personnel.

Au niveau des intervenantes sociales, des contacts réguliers ont lieu avec les stagiaires qui éprouvaient de grosses difficultés et confrontés à des situations complexes notamment en lien avec le CPAS.

Pour les secrétaires, il y a pas mal de contacts avec leurs stagiaires pour voir comment ils se portent et leur laisser l’occasion de parler et témoigner de leur confinement (histoires de vie difficiles pour certains (décès) et isolement important…). Les stagiaires témoignent leur satisfaction d’avoir des nouvelles. On apprend ainsi que les stagiaires essaient de trouver des stratagèmes pour continuer à apprendre tantôt en mettant en place dans les couples des nouvelles dynamiques pour que celui qui maîtrise des mots en apprennent au conjoint tout en se rendant service mutuellement. Les ménages qui vivent en appartement témoignent des difficultés mais aussi des nouvelles solidarités qui se mettent en place pour par exemple réaliser de petits travaux ensemble. Certains s’escriment avec leurs ados qui veulent sortir et vivent difficilement le confinement ou ne veulent tout simplement pas s’y plier.

Une secrétaire s’est mise au service de la crèche pour leur fournir des masques en tissu. Pour les stagiaires qui ne savaient se procurer des masques, certains membres du personnel leur en ont fourni par courrier.

Bref, il y a beaucoup de générosité, de solidarités qui se sont manifestées à l’occasion de cet événement si particulier.
(Note transmise par la FUNOC)

L’EFT Droit et Devoir innove…
L’EFT « Droit et devoir » à Mons met à disposition ses imprimantes 3D et sa découpeuse Laser. Son formateur étant en maladie de longue durée, le centre n’a pas pu produire avec les stagiaires.

La section informatique a préparé des ordinateurs pour l’hôpital Ambroise Paré en vue du télétravail et elle a fourni des ordinateurs portables aux étudiants de l’U-MONS dans le besoin. 40 étudiants universitaires ont pu bénéficier de ce service sous forme de prêt gratuit. Le centre est sollicité par d’autres universités pour offrir le même service comme l’université Saint-Louis de Bruxelles.

Suite au confinement, Droit et Devoir a développé sa propre plate-forme de formation à distance: https://ddmoodle.eu Cette plate-forme sera mise à disposition des stagiaires et formateurs du centre dès la reprise des activités de formation. Cette plate-forme s’intègrera dans le mode de fonctionnement général, tant en présentiel ou à distance, même en dehors du confinement. Il faut savoir que le service public de l’emploi et de la formation régional est pauvre en contenu de formation à distance. La direction du centre espère qu’une attention particulière sera portée à cette nouvelle forme de pédagogie, bien évidemment en tenant compte des spécificités de ses publics. Les formateurs ont commencé leur formation dispensée par PROFA (Université de Liège) pour l’utilisation de la plate-forme Moodle.
(Mail de la direction de Droit et Devoir)